APPRENDRE A LIRE LE QUOTIDIEN DE L'INCONSCIENT DANS UN CAFÉ

Thématique du 6 avril : ''De quelle crise l'adolescence est-elle le nom?''

Qu’est-ce qui nous fait donc parler de crise à l’adolescence ? De quelle crise il s’agit ? La crise comme obstacle, empêchement ? La crise comme retrait, repli ? comme refus, opposition, protestation ? Si la crise est une impasse, ne s’écrit-elle pas pour autant avec un avant et un après, une entrée et une sortie de la crise, entrée et sortie de l’adolescence ? Comment ça se passe la crise? dans les deux sens de la formule : comment passer de l’impasse au passage ? et comment faire passer le sujet, l’accompagner, quand, la plupart du temps, pour le jeune « y’en a pas d’problème ! » Autre question : pourquoi l’adolescent privilégie, comme l’enfant déjà, la mise en acte, ce que nous appelons le passage à l’acte ?

Le questionnement que pose l’adolescence est souvent traité comme un trouble qu’il s’agit de faire taire le plus rapidement possible. Une autre voie consiste à soutenir la question. Il s’agirait alors de lui permettre de se déplier et de trouver d’une part sa propre adresse et d’abord ses propres signifiants pour nommer ce qui fait irruption et rupture pour le jeune. Enfin, nous interrogeons le statut de paradigme de l’adolescence comme crise, adolescence qui deviendrait alors le nom de ce quelque chose qui, dans la crise, fait irruption conflictuelle dans un temps condensé sur un temps étendu.

Déplier et mettre à l’épreuve cette proposition nous permettrait d’avancer sur les autres cliniques quotidiennes de la crise, pour en savoir un peu plus notamment sur ce dont il est question quand les parents se plaignent d’un enfant qui « fait des crises », sur ce dont on parle quand un couple se dit « en crise » et même au-delà de la clinique du quotidien, sur ce qui est adressé dans un appel à l’aide à un « centre de crise ».