Les éditions le Quartanier et la Livrerie vous invitent au lancement collectif de Catalogue de ce qui est perdu (Carle Coppens), Ramener Léonard (Patrick Roy) et La maison du rang Lynch (Alexie Morin)
Nous soulignerions aussi la parution des Oiseaux sous la glace (Kaska Bryla) et de Qui tombe des étoiles (Julien d’Abrigeon).
—
CATALOGUE DE CE QUI EST PERDU
Léonard lutte contre la dispersion. La sienne, d’abord, qui le pousse à constamment passer d’une idée, d’un désir, d’une insatisfaction à l’autre. Et celle de l’époque, où s’accélèrent les possibilités jusqu’à faire de nos vies une étourdissante fuite en avant. Alors il s’organise. Il entreprend de répertorier ce qui lui échappe. Une décennie durant grandit sa fascination pour ce qui se perd, n’advient pas, disparaît: les œuvres qu’a refusées son aïeule courtisée par Picasso; sa fille égarée au cœur d’un aéroport; une chevalière tombée dans une haie de cèdres; la Coupe du monde de 1950; un amour; un pari; un président de la République.
En 185 chapitres empruntant à l’autobiographie comme au fait divers et à l’anecdote historique, Catalogue de ce qui est perdu compose le portrait d’un monde si pressé de se réinventer qu’il en oublie la mémoire. Parcouru d’un humour plein de dérision, ce roman fait de la perte le fil sensible qui nous relie les uns aux autres.
—
RAMENER LEONARD
Couché sur un lit du bloc opératoire, j’étais en paix avec notre décision. J’avais fait le deuil de mon père. On voulait avoir un enfant, Pascale et moi. On se sentait prêts à se lancer dans ce processus qui s’apparentait à une série de coups de dés. Si le chirurgien parvenait à prélever mes spermatozoïdes, on tenterait la fécondation in vitro. Et si ça ne fonctionnait pas, on renoncerait. Ça nous semblait simple.
On n’aurait pas pu anticiper ce qui nous attendait: la violence des examens et interventions auxquels serait soumise Pascale, sa grossesse compliquée qui nous ferait craindre le pire pour elle et l’enfant, et les 95 jours d’hospitalisation de Léonard, notre fils né grand prématuré, à 31 semaines.
En pleine crise pandémique, notre monde s’est rétréci jusqu’à tenir tout entier dans une chambre de l’unité de néonatalogie. On y restait du matin au soir, désemparés, dépossédés de notre rôle de parents et de la joie qui aurait dû être la nôtre.
Entre les soins nécessaires à la survie de notre fils et l’impression qu’il devenait un cobaye pour la recherche médicale, un besoin de plus en plus fort nous animait: ramener Léonard à la maison.
—
LA MAISON DU RANG LYNCH
Ici, au bout du rang Lynch, on se perd plus qu’ailleurs. Surtout les enfants. Et comment savoir, pour ceux qui reviennent, si la maison qu’ils retrouvent est bien celle qu’ils ont quittée?
Vincent et David McCabe ont grandi ensemble au milieu de nulle part, hors de la vue de leurs parents démissionnaires, entre une forêt aux replis innombrables et les recoins obscurs et encombrés de la maison de leur grand-mère. Leur famille, après d’éphémères années de prospérité, menace ruine, rongée par les disparitions, le silence et la folie.
Ils ont seize et dix-sept ans. Chacun à sa façon cherche une issue. L’un veut partir, l’autre veut disparaître. Au solstice d’hiver, ils essaient sans le savoir de se dire adieu.
Se déroulant en 1999, 1994 et 1983, La maison du rang Lynch raconte neuf jours et neuf nuits qui s’engendrent et s’éclairent mutuellement.
Des fantômes naissent, des enfants se jurent fidélité, et les époques se diffractent en un jeu de miroirs et d’échos. Voulant s’enfuir, David et Vincent s’égareront, peut-être pour toujours, dans l’écheveau du temps et des secrets qui les hantent.
Sept ans après Ouvrir son cœur, Alexie Morin revendique son amour de la weird fiction et signe un roman gothique et psychologique où les sources d’angoisse et d’horreur sont intérieures tout autant que cosmiques. Avec La maison du rang Lynch, où plane l’influence d’œuvres aussi diverses que Les hauts de Hurlevent et Les frères Karamazov, Shining et Solaris ou encore Les fous de Bassan, elle inaugure un univers romanesque d’une rare ampleur, qui a pour cœur la famille McCabe et la ville fictionnelle de Wickford Mills dans les Cantons-de-l’Est.
Peuplé de personnages aux prises avec l’indicible et l’incommunicable, la souffrance héréditaire et la maladie mentale, La maison du rang Lynch explore les limites de l’identité et l’appartenance à une nature mystérieuse et toujours plus vaste que soi.